Ce n’est pas une, mais deux grandes victoires qui ont été obtenues en conclusion de l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers au stade IGA.
En plus de celle de Camila Giorgi, ajoutons le triomphe d’Eugène Lapierre et de sa vaillante équipe de Tennis Canada à Montréal pour avoir réussi le retour du tournoi après deux ans.
Admettons-le, les défis étaient nombreux et colossaux.
Quand les frontières allaient-elles ouvrir, y aurait-il des spectateurs et quel genre de bulle faudrait-il pour protéger les joueuses et leurs équipes ? Comment créer un budget aussi spécial qu’onéreux ?
Lapierre et son groupe n’ont pas chômé pendant ses deux ans de hiatus. Sachez que des plans A, B, C et le reste de l’alphabet au complet ont été élaborés et déposés sur la table tellement il y avait de situations à considérer. Il le fallait pour arriver à temps dans cette course contre la montre.
Comme si le casse-tête n’était pas déjà assez compliqué, l’organisation a eu un mois pour tout mettre en place et souvent inventer une nouvelle façon de faire. Elle n’a d’ailleurs reçu le feu vert de l’Agence de santé du Canada que le 18 juillet.
Chapeau !
La facture est salée. Lapierre parle d’un coût variant entre 2 et 2,5 millions de dollars, mais ce que le tennis vient d’accomplir n’a pas de prix.
Le succès est entier. Il est sportif certes, mais plus encore. Il se révèle économique aussi. Le tennis devient un modèle maintenant. Que ce soit à Montréal, au Québec et au Canada, il s’agit du premier événement international tenu et réussi pour donner un sens élargi au fait que la relance fonctionne.
À la fin, l’arbitre a mis fin à la finale avec le traditionnel « jeu, manche et match, mademoiselle Giorgi ».On aurait dû ajouter Eugène Lapierre, son monde et les bénévoles comme champions.
UNE SURPRISE OUI, MAIS PEUT-ÊTRE PAS TANT
Parlons donc d’une surprise que le couronnement en finale de l’Italienne Camila Giorgi 71e joueuse mondiale, devant la Tchèque Karolina Pliskova, 6e, dépourvue de sa première balle de service et multipliant les doubles fautes.
Les résultats entre les deux raquettes de 29 ans ont été sans appel de 6-3 et 7-5 devant 5000 personnes, soit la limite permise dans les gradins du Court central.
« C’est incroyable », a reconnu la nouvelle lauréate après son premier titre WTA 1000.
Pour les fervents de statistiques, Giorgi devient la deuxième championne la moins bien classée de l’ère d’alternance Montréal-Toronto après Serena Williams, alors 80e, à Toronto en 2011.
Sans rien enlever au mérite de la nouvelle championne, Pliskova a connu de bien meilleures journées.
L’Italienne n’a rien volé. Elle s’est fait une spécialité d’éliminer cinq filles du top 50, dont Elise Mertens, 9e, Petra Kvitova, double championne de Wimbledon classée 7e et Pliskova, 4e.
52 ANS PLUS TARD
Après Bianca Andreescu, en simple en 2019, le tennis canadien a une autre championne, cette fois en double.
Il faut dépoussiérer le livre des records.
Gabriela Dabrowski, d’Ottawa, et sa partenaire brésilienne Luisa Stefani ont battu deux doyennes du circuit, Andreja Klepac (35 ans) et Darija Jurak (37 ans), 6-3 et 6-4.
Pour voir une Canadienne victorieuse dans la spécialité, il faut remonter aux raquettes en bois. Faye Urban et Brenda Nunns avaient été championnes en 1969.
CITATION DE LA FIN
« Tous de la partie, ils ont réussi », a dit Eugène Lapierre en se servant du slogan de Tennis Canada pour remercier avec sincérité celles et ceux impliqués dans la relance de l’Omnium.