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Tebbutt : Au programme de la WTA – quatre points pour 2022

29 décembre, 2021

1. NAOMI OSAKA

Lorsqu’elle a triomphé aux Internationaux d’Australie, en février dernier, Naomi Osaka s’était nettement imposée comme la meilleure joueuse du monde.

Cinq mois plus tôt, elle avait conquis son troisième titre majeur aux Internationaux des États-Unis, et semblait destinée à devenir une joueuse dominante, du moins à court terme.

À l’époque, personne ne pouvait deviner qu’elle ne disputerait que 14 matchs (8-6) le reste de l’année et qu’elle chuterait du 3e au 13e rang mondial.

Osaka, qui a récemment célébré son 24e anniversaire de naissance, devrait vivre ses meilleures années et être en mesure de redevenir une rivale de premier plan, notamment sur surface dure. Il est toutefois impossible de savoir où elle en est après son retrait de Roland-Garros en mai en raison d’un problème de santé mentale lié, du moins en partie, à l’obligation de participer à des conférences de presse après les matchs.   

Photo: camerawork usa

Après sa défaite aux mains de Leylah Fernandez au troisième tour des Internationaux des États-Unis, Osaka semblait ambivalente lors de sa conférence d’après match : « J’ai l’impression que ces derniers temps, quand je gagne, je ne suis pas heureuse, mais plutôt soulagée. Et quand je perds, je suis très triste. Je ne pense pas que ce soit normal. » Elle a ensuite mentionné qu’elle allait prendre une pause du tennis et c’est ainsi qu’elle a mis un terme à sa saison 2021.

Elle est inscrite à l’un des deux tournois de catégorie 250 qui précèdent les Internationaux d’Australie, à Melbourne, et qui ont lieu du 4 au 9 janvier. Ce sera l’occasion de voir si elle est capable, en 2022, de retrouver la forme qui l’avait rendue si dominante sur le circuit.  

Photo: Martin Sidorjak

2. ASHLEIGH BARTY

À l’aube de sa troisième année à titre de numéro un mondiale (grâce, entre autres, à des classements pandémiques qui ont quelque peu ralenti le mouvement des joueuses), Barty aura un défi de taille dès le début de 2022 à son Grand Chelem national, à Melbourne.  

Il s’agira de sa neuvième participation — ses meilleurs résultats sont un quart de finale en 2019 (Petra Kvitova, 6e), une demi-finale en 2020 (Sofia Kenin, 15e) et un quart de finale en 2021 (Karolina Muchova, 27e). Ce dernier match a été étranger, car elle a semblé perdre le fil de la rencontre et devenir passive et sujette aux erreurs après que la Tchèque ait demandé un arrêt médical de 10 minutes (étourdissements) à l’extérieur du terrain alors qu’elle tirait de l’arrière 6-1, 2-1. Le pointage final a été de 1-6, 6-3 et 6-2.

Les Australiennes ressentent toujours une forte pression quand elles évoluent à Melbourne Park, car elles tentent de devenir la première de leur pays à conquérir les grands honneurs depuis Christine O’Neil en 1978.

En 2011, Sam Stosur a remporté les Internationaux des États-Unis et a pris part à quatre demi-finales (y compris une finale) à Roland-Garros, mais elle a toujours ressenti le poids des attentes à la maison, ne remportant qu’un seul match à ses six dernières participations.

L’an dernier, Barty a gagné le tournoi préparatoire à Melbourne et, cette année, elle est inscrite à l’épreuve de catégorie 500 d’Adélaïde, au début de janvier. La semaine suivante, elle prendra part au tournoi 500 de Sydney.

Après avoir passé plus de six mois à l’étranger à la suite des Internationaux d’Australie, Barty, 25 ans, est maintenant à la maison depuis trois mois et s’est fiancée à son petit ami de longue date, Gary Kissick.

Photo: camerawork usa

3. LES RÉVÉLATIONS 

Depuis les huit derniers tournois du Grand Chelem, soit depuis les Internationaux des États-Unis de 2019 (Wimbledon n’a pas eu lieu en 2020), cinq joueuses talentueuses — toutes jeunes à l’exception de Barbora Krejcikova, 25 ans, à Roland-Garros en 2021 — sont devenues des championnes inattendues. Il s’agit de Bianca Andreescu, 19 ans (Internationaux des États-Unis de 2019), Sofia Kenin, 21 ans (Internationaux d’Australie de 2020), Iga Swiatek, 19 ans (Roland-Garros de 2020) et Emma Raducanu, 18 ans (Internationaux des États-Unis de 2021). À ces quatre joueuses, il est logique d’ajouter Leylah Fernandez, 19 ans, après son incroyable parcours vers la finale des Internationaux des États-Unis de 2021, qui comprend des victoires aux dépens d’Osaka, Kerber, Svitolina et Sabalenka.

Choisir laquelle ou lesquelles de ces six joueuses pourraient se démarquer en 2022 est un jeu auquel on se fait toujours avoir. Krejcikova est peut-être le choix le plus logique en raison de son âge et du fait qu’elle a été très constante (19-9) et un titre à Prague — après avoir été couronnée championne à Roland-Garros pour terminer la saison au cinquième rang. Mais maintenant, elle est hors de l’Open d’Australie, ce qui pourrait lui coûter un élan pour le reste de l’année.

Parmi les autres, Swiatek (9e) a cumulé une fiche de 36-15 en 2021 et cela comprend des titres sur surface dure à Adélaïde et sur terre battue à Rome. Elle était également la seule joueuse à atteindre au moins les huitièmes de finale des quatre épreuves du Grand Chelem, mais a par moment semblé fragile mentalement.

Quant aux quatre autres, beaucoup de questions restent sans réponse pour 2022.

Raducanu : Elle a été une véritable découverte avec son triomphe à Flushing Meadows. Mais sa fiche de 2-3 pour le reste de la saison 2021 soulève des inquiétudes quant à sa capacité à retrouver cette forme sublime après toute l’attention et les distractions liées à sa victoire éclatante.

Il est fascinant de constater que, lors de l’émission de fin d’année du balado britannique « The Tennis Podcast », aucun des trois intervenants habituels n’a prédit que Raducanu pourrait terminer dans le Top 5 en 2022. Qui plus est, aucun n’a pris la peine de mentionner son nom ou la raison pour laquelle il ne l’a pas choisie.

Kenin : Non seulement elle s’est séparée de son père/entraîneur Alex au printemps (il est maintenant revenu dans le portrait), mais elle a subi une appendicectomie d’urgence après une défaite au deuxième tour aux Internationaux d’Australie (alors qu’elle était la championne en titre) et a contracté la COVID-19 au cours de l’été. Elle n’a pas joué depuis Wimbledon, terminant la saison au 12e rang avec une fiche de 11-10.   

Andreescu : La super talentueuse Canadienne est revenue au jeu en 2021 après avoir raté toute la saison 2020. En avril, elle a atteint la finale de l’Open de Miami contre Barty, mais elle a dû abandonner en raison d’une blessure à la cheville. Elle a cumulé une fiche de 17-12 et a montré des bribes de son brillant tennis, y compris un quatrième tour aux Internationaux des États-Unis lors duquel elle s’est inclinée 6-7(2), 7-6(6) et 6-3 aux mains de Maria Sakkari dans un superbe duel qui s’est conclu tard dans la nuit. Andreescu n’a pas joué depuis sa défaite au deuxième tour d’Indian Wells, en octobre, et a annoncé ce mois-ci qu’elle fera l’impasse sur l’Australie le mois prochain après une année où elle a dû se mettre en quarantaine pendant deux semaines avant les Internationaux d’Australie, a contracté la COVID-19 en avril et a raté les Jeux olympiques. Elle a déclaré qu’elle avait besoin « d’un peu plus de temps pour se remettre sur pied, récupérer et progresser ».

Photo: camerawork usa

Fernandez : Une révélation au même titre que Raducanu par la qualité des adversaires qu’elle a écartées de son chemin aux Internationaux des États-Unis, la tenace gauchère est passée de la 88e à la 24e place en 2021 et a compilé une fiche de 25-17 comprenant son premier titre de la WTA à Monterrey, au Mexique, en mars. Fernandez a été l’enfant chérie du public à Flushing Meadows et aura assurément une légion de partisans lorsqu’elle amorcera sa saison 2022 au tournoi WTA 500 d’Adélaïde, la semaine prochaine.

Addendum : Impossible de ne pas mentionner Coco Gauff, l’Américaine d’à peine 17 ans qui occupe déjà le 22e échelon mondial. Sa fiche de 2021 est de 36-16 et elle a fait preuve d’une grande constante en accédant au moins aux quarts de finale de 7 des 14 tournois auxquels elle a pris part. Comme elle n’a pas obtenu des résultats aussi flamboyants que les joueuses du groupe susmentionné, elle pourrait être bien placée pour connaître une ascension fulgurante en 2022.

4. LES PLUS AGUERRIES 

L’éventail des âges des vedettes plus matures de la WTA va d’Aryna Sabalenka, 23 ans et 2e au classement, à Serena Williams, 40 ans et 41e.

Si elle parvient à maîtriser un peu de sa puissance démesurée, Sabalenka semble la mieux placée pour remporter une épreuve du Grand Chelem, tandis que Williams, qui ratera les Internationaux d’Australie (son deuxième tournoi du Grand Chelem consécutif) est à court de temps. Comme elle n’a jamais été au sommet de sa forme à Roland-Garros, sa prochaine occasion en 2022, si elle est en santé, serait Wimbledon, puis les Internationaux des États-Unis. À ce moment-là, elle aura presque 41 ans avec sa fille Alexis sur le point d’avoir cinq ans.

Les plus jeunes de la cohorte, comme Garbine Muguruza, 28 ans et 3e mondiale, et Paula Badosa, 24 ans et 8e, pourraient très bien réaliser de grandes choses, mais elles sont encore loin d’être constante sur les plus grandes scènes, tandis que les trentenaires Simona Halep (30), Petra Kvitova (31), Angelique Kerber (33) et Victoria Azarenka (32) pourraient déjà avoir vécu leurs meilleurs jours.

Sakkari (6e), Anett Kontaveit (7e) et Ons Jabeur (10e) ont fait d’énormes progrès en 2021, mais pourront-elles consolider ou même améliorer leur sort ? Ou bien une joueuse comme la championne 2017 de Roland-Garros, Jelena Ostapenko (28e), pourra-t-elle exploiter sa remarquable puissance pour conquérir un autre grand titre ? Ou encore la Russe Ludmilla Samsonova (38e) pourrait-elle se servir de 2021 comme tremplin pour devenir une sérieuse menace dans les tournois du Grand Chelem ?

Raducanu, 350e au début de 2021, et Krejcikova, qui était 65e, prouvent qu’il est presque impossible de prédire l’avenir.

Photo de l’article : Sarah Jade Champagne  

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